Accéder au contenu principal

La semaine dernière à l’ONU, Israël a perdu les États-Unis


C’est ce qu’écrit le journaliste israélien Larry Derfner* sur son blog : une analyse qui montre que loin de "faire grand chlem", Israël en obtenant d’Obama qu’il s’aligne sur les positions de Lieberman, se retrouve sur la corde raide...
 
Larry Derfner a été viré du Jerusalem Post le 29 août dernier pour avoir écrit sur son blog privé que la cause de la violence politique palestinienne était la violence de l’occupation israélienne.
Dernier éditorialiste progressiste du Jerusalem Post, Larry Derfner, avant d’être licencié, avait également produit un article très critique sur l’attitude du gouvernement israélien à l’égard de la mission "Bienvenue Palestine" et avait protesté en personne à l’aéroport de Tel Aviv le 8 juillet dernier.
 
"La semaine dernière à l’ONU, Israël a perdu les États-Unis
 
« Tafasta meruba, lo tafasta » est un dicton hébreux qui veut dire « Si on est trop gourmand, à la fin on n‘a plus rien » : Ça coïncide bien avec le coup des pressions directes qu’Israël vient d’infliger à Obama à l’ONU.

En le pressant pour qu’il bloque tout seul la tentative palestinienne de devenir un état, qu’il force des pays comme le Gabon et la Bosnie-Herzégovine à se joindre à lui, et qu’il fasse un discours dont Avigdor Lieberman a dit qu’il « le signerait des deux mains », Israël a fait plier Obama trop fort, et celui-ci a tout simplement cassé.

Aux yeux des Palestiniens, des Musulmans du Moyen-Orient et probablement du reste du monde, le président des USA a maintenant assumé l’identité du suprême lobbyiste israélien, de Monsieur Hasbara. « Il n’est pas le président des États-Unis, il est le président d’Israël », m’a dit un homme de Ramallah au lendemain du discours, et voilà ce que pensent les Palestiniens aujourd’hui : Ils détestent totalement Obama. Il se peut qu’ils le détestent plus que tout autre président dans l’histoire des USA, y compris George W Bush. Ils pensaient qu’Obama était dans leur camp mais à l’heure de vérité, il les a trahis au profit du Likoud, des colons, des cinglés républicains. Les Palestiniens et sans doute tous les Musulmans, se sentent actuellement à l’égard d’Obama, comme les colons à l’égard d’Ariel Sharon après sa décision de se retirer de Gaza : vendus.

L’Amérique d’Obama ayant perdu toute crédibilité au Moyen-Orient, où en est Israël ? Elle est seule et vulnérable à un degré inconnu par les Israéliens. Jusqu’à présent, les USA avaient de l’emprise sur les Palestiniens. Plus maintenant. Ils avaient de l’emprise sur l’Égypte, la Jordanie et la Turquie ; je me demande ce qu’il leur reste à l’heure qu’il est.

Les États-Unis ont défendu l’occupation et opposé l’indépendance de la Palestine de façon très spectaculaire, et le résultat de cette situation honteuse est que, hors d’Israël et de l’Amérique, l’occupation est plus impopulaire et l’indépendance palestinienne plus populaire que jamais. Ce sont les Palestiniens qui ont maintenant le vent en poupe et c’est Israël qui pisse contre le vent. L’Amérique ne peut donc plus nous aider car l’Amérique n’a plus d’influence de notre côté.

L’Autorité Palestinienne n’a pas obtenu le respect des États-Unis et elle ne leur en manifeste aucun. Le conseiller d’Abbas, Yasser Abed Rabbo affirme publiquement que les Palestiniens refuseront de négocier avec Israël, si l’Amérique est le médiateur. L’Autorité Palestinienne rejette la suggestion de discussions par un Quatuor qui tourne autour du pot. Le remarquable faux jeton Tony Blair se fait engueuler par Abbas. Quelle influence l’Amérique ou ses émissaires ont encore sur les Palestiniens ?

Que peut faire l’Amérique ou l’Europe pour Israël – menacer de couper les fonds destinés à l’Autorité Palestinienne ? C’est la menace que profèrent le gouvernement de Nétanyahou et le Parti Républicain – et précisément, Abbas les défie de la mettre à exécution. Si on ne peut pas obtenir notre indépendance, leur dit-il, l’AP fermera ses portes et les soldats israéliens et l’argent peuvent maintenir la paix dans les camps de réfugiés, les villages et les villes de la Cisjordanie. Les membres du Congrès des USA et presque tous ceux du conseil des ministres israéliens sont trop idiots pour comprendre, mais ceci est en quelque sorte, le choix apocalyptique d’Abbas.


Pourtant il a d’autres options. Il peut retourner au Conseil de Sécurité maintes et maintes fois et forcer Obama à se sentir constamment gêné. Il peut déclencher des protestations non-violentes genre « action citoyenne » partout en Cisjordanie. Il peut abandonner la solution à deux états et exiger la solution à un état : la citoyenneté israélienne pour les Palestiniens.

Les Palestiniens sont les chouchous du monde, tandis que, non seulement Israël mais aussi son grand protecteur n’y sont pas en odeur de sainteté, certainement pas au Moyen Orient. Et dans tout ça, quelles sont les options pour Israël ? Quelle prise a-t-elle sur qui que ce soit – sauf l’administration Obama, qui, on l’a vu, n’a plus d’influence de ce côté-ci. Qui veut être l’ami d’Israël aujourd’hui, à part la Nation de Glenn Beck ?


Tafasta meruba, Bibi – tu as été trop gourmand. Tu voulais battre Obama, mais tu l’as battu à mort, pour les besoins d’Israël. En effet, tu as fait perdre l’Amérique à ce pays : Quant aux alliances sur lesquelles Israël peut compter, tu nous as laissés démunis. 



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ouattara et Gbagbo- la peste du peuple ivoirien

La Côte d'ivoire, ce pays merveilleux que l’on prenait jadis pour exemple n’est plus qu’une ridicule plantation à palabres où chacun hausse le ton et veut diriger les autres et peu importe les souffrances du peuple. Ouatara et gbagbo n’ont sûrement toujours pas compris que ni l’un ni l’autre aujourd'hui’ui ne seront plus capables de diriger la Côte d'ivoire tout simplement parce qu’ils ont assez versé le sang de leurs propres frères,qui ne demandent que la paix et un peu de pain pour pouvoir survivre.Je ne voudrais surtout pas faire  allusions ici à ceux la qui ont inventé ce concept hitlérien de l’ivoiriete et qui aujourd'hui se cachent entre la foudre et la tornade. Le peuple ivoirien ne s’identifie plus en ouatara ou en gbagbo, car ces chefs de guerre représentent tous deux aujourd'hui’ui la division, la violence et surtout le mépris d’un peuple qui en a ras le bol. Je me pose la question de savoir si vraiment ce sont les intérêts des ivoiriens qui sont en je...

Côte d'Ivoire: Charles Blé Goudé récuse Blaise Compaoré

Abidjan, Côte d’Ivoire - Le ministre de la Jeunesse dans le gouvernement du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo et président de l’Alliance des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, a récusé mardi le président burkinabé, Blaise Compaoré, porté à la tête d'un panel de chefs d’Etat chargé par l’Union africaine de trouver une issue à la crise post-électorale en Côte d'Ivoire. Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée mardi, dans la commune de Yopougon, Blé Goudé a justifié cette position sur la base des 'échecs constatés dans les médiations conduites par le président burkinabé sur le continent, notamment en Côte d’Ivoire'. 'En Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré a démontré qu’il n’est pas la solution de la crise, il en est le problème. Parce que son pays, le Burkina Faso, sert de base arrière à la rébellion. De ce point de vue, Blaise Compaoré est un acteur, un belligérant ; pour cette raison, nous le récusons', a-t-il affirmé. Pour Charles...

Amnesty international épingle le Cameroun

Amnesty International dénonce une fois de plus, dans un rapport publié ce jeudi 24 janvier, les violations des droits humains au Cameroun. Le jour même où Paul Biya effectue une visite en France... Le Cameroun avait fait un pas en avant en matière de droits humains, avec l'acquittement au début de janvier de deux jeunes gens accusés du délit d'homosexualité. Mais Amnesty International n'a pas été tendre avec le pouvoir de Paul Biya en publiant ce jeudi 24 janvier un nouveau rapport faisant état de graves violations des droits de l'homme. L'ONG a déploré, entre autres, des exécutions illégales, de mauvaises conditions carcérales, le musellement d'opposants et de journalistes ainsi que des attaques contres les homosexuels. À encroire les auteurs du rapport, le cas de Franky et Jonas, deux jeunes hommes de 23 et 22 ans - condamnés pour homosexualité en première instance puis acquittés en appel le 7 janvier au tribunal de Yaoundé -, semble l'exception plutôt que...