La campagne
d’inscription sur les listes électorales a débuté le 11 juillet et s’achèvera
le 2 août. La sensibilisation médiatique a débuté presque simultanément. Mais
le message n’est pas très clair pour les électeurs qui n’affluent pas dans les
centres d’enregistrement.
Plus de 7, 9 millions
d’électeurs sont attendus, et une grande majorité pense sincèrement que la
présentation de la carte d’identité nationale suffit pour voter, comme le
suggère la campagne médiatique menée par le ministère de l’ intérieur depuis
plus de quatre mois. Or, aucun électeur même porteur de la carte d’identité ne
pourra voter s il ne s est pas volontairement inscrit au préalable sur la liste
électorale. A ce jour, l’affluence très décevante dans les centres d’enregistrement
démontre cette confusion dans l’esprit des électeurs.
A ce couac, s’ajoutent les
difficultés techniques, le matériel qui ne marche pas, les codes secrets qui au
deuxième jour de la campagne n’étaient pas totalement fonctionnels et le manque
de maitrise des agents sur place. Résultat : des bureaux déserts ou à
l’arrêt et des informations fournies qui restent parfois inexactes ou
approximatives, comme par exemple de dire aux citoyens inquiets de ne pouvoir s
inscrire a cause des problèmes techniques qu’ ils pourront le faire jusqu’à la
veille du scrutin. Même si cela reste perfectible, le plus inquiétant, c’est le
calme dangereux qui entoure cette campagne et la sensibilisation très
insuffisante. Les citoyens rencontres par Afrik étaient surpris d’apprendre que
sans se déplacer pour s’inscrire sur les listes électorales du 11 juillet au 2
aout, ils ne pourront pas voter le 23 octobre.
La couverture médiatique parle
de devoir citoyen, d’amour du pays et non d’impossibilité de vote en cas de non
inscription. Il est à noter que les élections sortent pour la première fois du
joug du ministère de l’Intérieur, que celui-ci a fourni sa base de données a la
commission indépendante chargée des élections, ce qui facilite l’opération
d’inscription qui se fait en moins de deux minutes par la lecture d’un code
barre. Le citoyen valide les informations connues ou les actualise puis choisit
son bureau de vote.
Les anciennes listes
électorales du ministère de l’Intérieur ne seront pas prises en compte. Mais
cela signifie qu’en trois semaines il faudra reconstituer toutes les listes,
les actualiser et y rajouter tous ceux qui avaient été écartés. Les Tunisiens
qui auront su ou pu se déplacer pour s’inscrire seront les seuls a pouvoir
voter le 23 octobre pour l’assemblée constituante. Sachant la disparité de
moyens qui existe entre les partis, ces trois semaines qui sont décisives,
donneront le ton du scrutin trois mois à l’avance. Les campagnes électorales
qui seront menées par les divers candidats s’adresseront aux inscrits et
uniquement a ceux là et non a la totalité des tunisiens. A ce jour, seuls 2%
des électeurs attendus se sont déplacés.
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