Un rapport publié par les Nations unies accuse l’Érythrée d’avoir préparé
une attaque à la voiture piégée à Addis-Abeba lors du sommet de l’Union
africaine de janvier 2011.
Le rapport récemment dévoilé par le groupe de contrôle sur la Somalie et l’Érythrée de l’Organisation des Nations unies (ONU) indique que
les services secrets de ces deux pays sont très actifs en Ouganda, au Soudan du
Sud, au Kenya et en Somalie.
Mais le rapport révèle surtout l’existence d’un complot visant à organiser
plusieurs actes terroristes dans la capitale éthiopienne lors du sommet de
l’Union africaine (UA) de janvier 2011.
Lancer une voiture piégée sur le siège de l’UA au moment de l’arrivée des
chefs d’État africains, faire exploser le plus grand marché d’Afrique « pour
tuer un maximum de personnes » et attaquer le secteur situé entre les bureaux
du Premier ministre et l’hôtel Sheraton, où résident la plupart des dirigeants
lors des sommets de l’UA : telles étaient les différentes étapes du plan
préparé par les autorités érythréennes, explique le rapport.
Un projet dévoilé par les services éthiopiens
L’objectif premier n’était pas tuer des dirigeants africains, mais plutôt
de prouver à ces derniers que l’Éthiopie n’est pas un pays sûr.
« De la sorte, certaines personnes allaient commencer à croire tout ce que
l’Érythrée dit sur l’Éthiopie. Certains pays arabes auraient été amené à
partager les opinions du pays », explique Omar Idriss Mohamed, leader de
l’opération qui devait avoir lieu en janvier
2011 lors d’un sommet de l’Union africaine.
Ce sont les services secrets éthiopiens qui ont découvert le projet érythréen. D’après le
rapport, la quasi-totalité des suspects ont été formés et dirigés par des
officiers érythréens, notamment le général Te’ame, qui a affirmé vouloir «
transformer Addis-Abeba en Bagdad », ainsi que le colonel Gomachew, qui a pris
contact avec Omar Idriss Mohamed. L’un des suspects aurait des liens avec le Front
de libération Oromo (FLO), un groupe rebelle éthiopien.
« Même s’il s’agit d’une opération du FLO, elle a été conçue, préparée et
financée par la direction des opérations externes du gouvernement érythréen »,
précise le rapport.
Des allégations "ridicules et absurdes" pour
l’ambassadeur érythréen
L’ambassadeur de l’Érythrée auprès des Nations unies, Araya Desta, a réagi
en déclarant que les allégations du rapport sont « ridicules et absurdes »,
avant de préciser que son pays « n’avait jamais, jamais, participé à des actes
terroristes. Il n’y a aucune raison qui pourrait nous pousser à envoyer des
gens faire exploser l’Union africaine ».
Les rapports entre l’Éthiopie et son voisin érythréen sont très tendus,
notamment à cause de différents concernant leur frontière commune. Addis-Abeba
accuse régulièrement Asmara de financer des groupes rebelles éthiopiens. Le
Premier ministre éthiopien, Mélès Zenawi, a par ailleurs fait savoir en avril qu’il était prêt
à financer les guérilleros érythréens qui tentent de renverser le président Issayas
Afewerki.
Les officiers érythréens présentés comme « chargés de la préparation et de
la direction de [l’]opération » visant Addis-Abeba sont également accusés
d’avoir pris part à d’autres opérations du même ordre à « Djibouti, au Kenya,
en Ouganda, en Somalie et au Soudan ». L’Érythrée serait donc une menace très importante pour la région
entière, explique le rapport.
Les Nations unies ont ainsi exigé le gel des avoirs et l’interdiction de
voyager de plusieurs leaders militaires et politiques érythréens, accusés de violer
l’embargo sur les armes imposé à la Somalie
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