Accéder au contenu principal

La succession de Dsk fait rage


La succession de l'ancien patron de cette institution financière internationale fait rage entre l'Europe et les pays émergents. La bataille pour la succession de Dominique Strauss Kahn (Dsk), le désormais ancien patron du Fonds monétaire international (Fmi) qui a rendu son tablier le 19 mai dernier suite à ses démêlées avec la justice américaine pour une affaire de moeurs, s'annonce visiblement plus épique que le procès que pourrait affronter Dsk. Les appétits des pays qui souhaitent positionner leurs chevaux dans cette course au poste de Dg du Fmi est telle que la règle non écrite selon laquelle la direction générale du Fmi est généralement confiée à un Européen (notamment à un Français depuis 51 ans) pendant que la présidence de la Banque mondiale est assurée par un ressortissant américain, pourrait voler en éclat.

Et pour cause, les pays du groupe dit «Brics», constitué des pays émergents que sont le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, ne font pas mystère de leurs intentions de conquérir l'un des postes les plus prestigieux du monde de la finance internationale. Et la solidarité n'est pas de mise dans ce regroupement des pays qui tutoient désormais les performances économiques des pays développés. Pour preuve, tous les cinq membres du groupe disposent déjà de candidats plus ou moins déclarés (les candidatures sont reçus jusqu'en juin et l'heureux élu devrait être connu d'ici le 10 juin)

Face à cette dispersion des énergies, les alliances pourraient se faire plutôt au plan continental. Notamment entre asiatiques où la Chine, à défaut d'imposer un candidat pas encore déclaré jusqu'ici, pourrait apporter sa caution à une candidature indienne. Et vice versa. Cette alliance qui pourrait s'avérer explosive pour le round final est plus à redouter qu'un soutien des deux membres asiatiques des «Brics» à la candidature d'un autre dragon d'Asie, le Singapourien Tharman Shanmugartman en l'occurrence. Le jeu des alliances continentales pourrait également être observé en Amérique du Sud, si jamais le Brésil (le nom d'Armiro Fraga est déjà cité comme plénipotentiaire de ce pays) décidait de lâcher du lest (ce qui serait tout de même étonnant) au profit d'une autre candidature sud-américaine : celle du Mexicain Agustin Carstens, par exemple.

Dans ces potentielles ententes, les chances de l'Afrique, comme à l'accoutumée, sont très minces ; puisque le Sud africain Trevor Manuel devrait la jouer en solo, même si l'on peut s'attendre à une déferlante de soutiens africains symboliques à sa candidature. Dans cette posture de loup solitaire, l'on peut également caser la candidature russe (Europe de l'Est), qui pourrait cependant être différente de celle de l'Afrique à cause de l'efficacité de la diplomatie de ce pays, qui est capable de passer des deals avec certains pays influents afin de prendre le contrôle du Fmi.

Un échec des «Brics» dans la conquête du fauteuil laissé vacant par Dsk mettra alors en pôle position un ressortissant Européen. Comme depuis la création du Fmi. Mais loin de ce combat de titans pour le contrôle du Fonds monétaire international, il va falloir compter avec l'avis des Etats-Unis, principal contributeur de cette institution financière. En effet, en sa qualité de plus gros pourvoyeur de fonds au Fmi, le pays de Barrack Obama est celui-là qui valide au finish la désignation du Dg. Et depuis l'ouverture de la succession qui remonte réellement au déclenchement de l'affaire Dsk, le pays de l'Oncle Sam est très avare en prise de position sur sa préférence : la continuité avec un Européen ou alors la cassure avec l'arrivée à Bretton Woods d'un membre des fameux «Brics»? A moins que les Etats-Unis ne soutiennent plutôt une cassure encore plus inattendue et très peu probable (mais sait-on jamais?), en optant pour la promotion de l'adjoint de Dsk, l'Américain Lipsky. Les Etats-Unis se retrouveraient alors à diriger les deux institutions financières les plus puissantes du monde (Banque mondiale et Fmi).



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

À qui profite la parité fixe entre le franc cfa et l’euro ?

Quand il s’agit de répondre à cette question, deux écoles se distinguent. La première, minoritaire estime que la parité fixe est avantageuse pour les États de la zone CFA, avec notamment la maîtrise de l’inflation et la stabilité macroéconomique. Certains dissent meme que La volonté de rompre avec ce système relève de raisons plus politiques et symboliques qu’économiques, et qu’ on voit bien qu’aujourd’hui les grandes zones économiques, que ce soit en Asie ou ailleurs en Afrique, recherchent une stabilité de leur monnaie par rapport à celles de leurs principaux partenaires commerciaux. Reste que le bilan de plusieurs décennies de cette parité fixe n’est guère reluisant. La croissance, moteur du développement économique, est limitée (elle sera de 6 % pour l’Afrique de l’Est en 2010-2011, contre 4 % pour la zone CFA), et la grande majorité des pays concernés comptent parmi les plus pauvres du monde. D’où le deuxième courant, issu des milieux intellectuels et économiques africains, qui

portrait:Docteur Samia Shimi

Depuis quelques mois, le docteur Samia Shimi est  médecin généraliste, Ce lundi matin, elle me reçoit , pour une interview sur son métier. Avec le sourire, elle se prête aimablement au petit jeu des questions-réponses de af-media, et revient sur le parcours qu’elle a effectué jusqu’aujourd’hui.     af-media:Quel a été votre cursus scolaire, pour devenir médecin ? - J’ai d’abord obtenu un baccalauréat scientifique au maroc,  BAC D (spécialité Sciences Naturelles), puis je me suis orientée vers des études de médecine. Après huit ans, j’ai obtenu mon diplôme.  af-media:Comment se sont déroulées vos études ? - En plus des cours, nous devions effectuer, à partir de la quatrième année, des stages en milieu hospitalier. Tous les matins et pendant  des mois durant , nous étions donc en immersion dans le milieu professionnel. Les stages se déroulent par cycles de quatre mois et au bout de cette période, nous étions affectés à un autre service, afin de découvrir tous les secteurs de la profes