Un projet de loi déposé à l'Assemblée nationale hier ouvre le conseil électoral d'Elections Cameroun (Elecam) à l'opposition et à la société civile mais retire à cet organe le pouvoir de publier les tendances enregistrées à l'issue des élections, au profit exclusif du Conseil constitutionnel. L'on se doutait bien qu'en provoquant mardi la convocation d'une session extraordinaire à l'ultime moment de la session ordinaire de mars, le gouvernement entendait, à six mois de l'élection présidentielle, écrire une nouvelle page de la vie politique du pays. Hier, à l'hémicycle de Ngoa-Ekellé, les augures n'ont pas été démentis.
‘’Nous sommes évidemment déçus par ce recul. Manifestement, M. Biya a peur du syndrome ivoirien. Sauf qu’en enlevant la possibilité à ELECAM de publier les tendances lors des élections, le processus électoral marque des pas en arrière’’, indique le Social democratic front (SDF).
Pour cette formation qui constitue le chef de file de l’opposition parlementaire, ‘’plus que jamais la bataille doit continuer afin de doter le Cameroun d’une loi électorale crédible et transparente’’.
L’Union des populations du Cameroun (UPC) estime que ‘’le régime RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) au pouvoir veut caporaliser le processus électoral pour s’assurer une victoire sur tapis vert’’.
Cela constitue ‘’une atteinte grave à la liberté des citoyens qui ne peut pas honorer notre pays’’, renchérit le parti nationaliste.
Pour sa part, le Mouvement africain pour la nouvelle démocratie (MANIDEM) a exprimé sa déception, estimant que ‘’ces atermoiements démontrent la faillite du régime’’.
Partant de là, le Mouvement progressiste (MP) relève que les amendements apportés à ELECAM représentent ‘’de gros nuages lourds sur le ciel électoral camerounais’’, tandis que la Dynamique pense qu’il s’agit là ‘’d’un non-événement’’.
Les changements intervenus donnent exclusivement le pouvoir au Conseil constitutionnel de proclamer les résultats, ELECAM se contenant seulement d’organiser les élections, ainsi on note un retour remarqué du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation dans le processus électoral
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