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Afrique Centrale : Les prévisions de croissance réévaluées par le comité de politique monétaire


Des projections de croissances sur le vert
La communauté des Etats d’Afrique centrale connaît une relative accélération de sa croissance en 2011, avec un taux d’accroissement du PIB projeté à 5,2%. Réuni au siège du gouvernement de la banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) vendredi 18 mars dernier, la première session du Comité de Politique Monétaire (CPM) pour l’année 2011, a confirmé et réévalué les bonnes perspectives de la zone, par rapport aux dernières prévisions de décembre 2010. Sur les résultats de l’année 2010, l’Afrique centrale aurait connu une accélération relevée de sa croissance, avec une hausse du produit intérieur brut réel de 4,2%, contre 1,8% en 2009. Le CPM fait aussi le constat d’une forte atténuation des pressions inflationnistes. Le taux d’inflation annuel est revenu à 1,2% contre plus de 4% en 2009, soit un ajustement de près d’un point en mieux. Le comité relève aussi une bonne tenue des soldes budgétaires, dont le déficit global de 0,8% du PIB a cédé la place à un excédent de 3,1% en 2010. Les travaux s’étant déroulés à huis clos, aucune explication officielle n’a été donnée pour justifier ces révisions à la hausse des prévisions. Quoiqu’il en soit, le comité a décidé de maintenir les taux d’intervention auprès des banques, qui devrait rester à 4%. Maintenu aussi, les taux d’intérêts sur Placements Publics et aussi les coefficients et le taux de rémunération des réserves obligatoires. Le comité a aussi adopté les objectifs monétaires et de crédit des six Etats de la CEMAC, objectifs proposés par les comités monétaires et financiers nationaux pour les deuxième et troisième trimestres de l’année 2011. La stratégie de gestion des réserves de change pour l’année 2011 devrait elle aussi être maintenue pour l’année 2011. Le CPM a enfin pris l’engagement de soutenir les prochaines opérations d’emprunt obligataire, dans la sous région.
Les travaux s’étant déroulés à huis clos, il est difficile de savoir officiellement les éléments qui ont servi de support aux prévisions du comité de politique monétaire. De façon globale, on peut envisager que la Guinée Equatoriale devrait jouer un rôle important grâce à sa production de pétrole. Sont aussi en bonne position, le Tchad et le Gabon. Malgré des élections difficiles, les dirigeants de ces deux pays ont mis sur pied de vastes chantiers structurants, dont les effets immédiats sont un accroissement des offres d’emploi et d’intrants locaux de production, avec pour corollaire l’amélioration sensible des revenus des populations. La République du Congo grâce à un vaste programme économique devrait elle aussi continuer à tirer sa croissance vers le haut. Malgré sa position de géant de l’économie dans la sous région, le Cameroun fera parti des mauvais élèves, avec une croissance fixée autour de 3,8% soit plus d’un point en moins sur les objectifs de croissance fixés par son document de stratégie de réduction de la pauvreté. De même, un rapport officiel rendu public mercredi 16 mars dernier, fait état de ce que la production pétrolière qui a longtemps été le pivot des recettes de l’Etat, a connu une baisse à deux chiffres, à plus de 12%. D’une manière globale, cette amélioration sensible de revenus dans la sous-région semble mal compensée par une augmentation de la demande de monnaie pour payer les salaires, mais aussi pour l’achat des devises, parce que le tissu local de production reste limité à satisfaire les demandes de consommation des ménages. Dans le même sens, les économies de la zone ont recours à d’énormes importations ce qui par la suite pèse sur la balance globale des paiements, mais aussi sur la marché du crédit, qui finalement devient trop cher. Des experts imaginent qu’une hausse maîtrisée de l’inflation pourrait avoir des conséquences positives sur la relance de la production. Enfin la reprise mondiale pourrait être inférieure aux hypothèses retenues par les membres du CPM. Il fait d’ailleurs remarquer avec pertinence, que des incertitudes demeurent quant à l’ampleur des problèmes non résolus dans les secteurs bancaires des pays avancés et sur les solutions apportées pour y remédier. Les banques peuvent refuser d’accorder des prêts aux investisseurs privés, ce qui aurait un effet de frein sur la reprise mondiale plus important que celui envisagé. De même, la manière, dont les autorités budgétaires et monétaires vont gérer la sortie des politiques actuelles de relance en faveur d’une attitude plus neutre, n’est pas dénuée de risques. Une sortie trop précoce pourrait provoquer une récession mais une sortie trop tardive pourrait saper la crédibilité et attiser l’inflation.

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