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Madagascar: L'ex-président Ravalomanana rentre au pays et veut des élections

L’ex-président malgache Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, a annoncé son retour samedi sur la Grande Ile où il entend amorcer un dialogue pour "restaurer la démocratie" au travers de nouvelles élections.
"Je reviens pour amorcer un réel dialogue, dont (le pays) a désespérément besoin", a déclaré jeudi M. Ravalomanana lors d'une conférence de presse à Johannesburg.
A Antananarivo, la ministre de la Justice de la Haute autorité au pouvoir, Christine Razanamahasoa, avait prévenu mercredi qu'il serait arrêté dès son retour au pays.
L’ancien président a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité en août 2010 pour la mort d’une trentaine de manifestants devant le palais présidentiel le 7 février 2009.
"Je connais les risques que j'encours à mon retour, mais je ne peux me permettre de les laisser nous empêcher de restaurer la démocratie. Je n'ai rien à craindre, je n'ai rien fait de mal", a-t-il dit.
M. Ravalomanana a souhaité la mise en place de "tables rondes incluant l'ensemble des parties et la société civile", dans le but d'organiser "des élections libres et équitables auxquelles toute personne désirant être candidate puisse l'être".
"J'ai l'intention de m'adresser à tous les Malgaches, afin de parvenir à un consensus pour la paix", a affirmé l'ancien président, précisant que sa proposition s'étend à son principal rival, l'ancien opposant Andry Rajoelina aujourd'hui à la tête d'une Haute autorité de transition.
M. Ravalomanana a appelé à "l'assistance et au soutien de toutes les institutions internationales, de la Communauté des Etats d'Afrique australe (SADC), l'Union africaine, les Nations Unies, l'Union européenne, les Etats-Unis", dans le processus de retour à la démocratie.
Le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, arrive samedi à Madagascar, pour une visite prévue de longue date dans le cadre des efforts de sortie de crise. Mais une rencontre avec M. Ravalomanana n'est pas prévue, selon l'entourage du ministre.
Lors d'un référendum le 17 novembre dernier, les trois quarts des Malgaches s'étaient prononcés en faveur d'une nouvelle Constitution.
Un calendrier prévoyant des élections municipales en décembre, des législatives en mars et une présidentielle en mai a été repoussé sine die.
Le régime actuel est "illégal", a martelé M. Ravalomanana, contraint en mars 2009 de remettre ses pouvoirs à un directoire militaire face à la contestation populaire. Ce directoire les avait immédiatement transférés à M. Rajoelina, alors maire d'Antananarivo.
"Je suis le président démocratiquement élu de Madagascar, le président aux termes de la Constitution", a asséné M. Ravalomanana. "Je n'ai pas démissionné de mes fonctions de président de la République. J'ai seulement transféré les pouvoirs aux militaires".
Il a indiqué avoir "informé" le gouvernement sud-africain de sa démarche et expliqué qu'il aurait dans l'après-midi une réunion avec ses représentants. "J'espère qu'ils me comprendront et m'aideront à rentrer à Madagascar", a-t-il ajouté.
M. Ravalomanana a par ailleurs fustigé la proposition de sortie de crise remise fin janvier aux différentes parties par l?émissaire de l'Afrique australe, Leonardo Simao.
Ce schéma, accepté par les partis favorables au régime en place, recommande notamment qu'il ne rentre pas à Madagascar avant "l’instauration d’un climat politique et de sécurité stable".
"Il ne s'agit pas d'une feuille de route officielle de la SADC mais d'une proposition d'un individu au sein d'une équipe de médiation", a dénoncé l'ancien président.
"Il s'agit d'un plan de transition qui entérine un coup d'Etat, conçu afin de me garder hors de Madagascar", a-t-il lancé, estimant que la proposition était "un mauvais exemple pour l'Afrique".

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