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Côte d’Ivoire : En route vers une partition?

De façon voilée, Fraternité Matin, appelle à une partition du pays pour mettre fin à la crise que vit le pays depuis le 28 novembre. Une proposition qui, certainement, appellera beaucoup de commentaires…Nous vous proposons ce texte.
Le Sud Soudan coupe le cordon ombilical avec l’Etat du Soudan. Il deviendra officiellement, le 9 juillet prochain, le 54e Etat africain. Le référendum d’autodétermination (du 9 au 15 janvier dernier) en a décidé ainsi. Par plus de 90% des suffrages exprimés, les Sud Soudanais ont décidé de s’émanciper du pouvoir de Khartoum. Malgré quelques velléités, vite tuées dans l’œuf ou contenues comme la crise casamançaise et l’affaire du Sahara occidental, l’intégralité des frontières héritées de la colonisation, qui était un principe sacro-saint de l’Oua, est désormais un vœu pieux.
Après une longue guerre d’indépendance, l’Erythrée s’est bien séparée de l’Ethiopie en 1993 ; Et voilà que le Soudan, le pays le plus vaste d’Afrique, vient, à son tour de se séparer de sa partie méridionale, par consentement mutuel, après une longue histoire de division et de conflit. « Avec la sécession du Sud, le Nord gagne un bon voisin et est soulagé de trois piètres voisins »,
commente, avec lucidité Osman Saeed, ambassadeur soudanais en Jordanie.

Sans s’en rendre compte, la Côte d’Ivoire pourrait être amenée à négocier un virage de ce genre. Pour retrouver une paix qui la fuit depuis la disparition de Félix Houphouët-Boigny en décembre 1993. Deux concepts galvaudés et mal interprétés ont laissé ici de profondes séquelles. De redoutables virus qui ont inoculé le venin de la partition du pays inconsciemment ? Involontairement ? Le premier est la charte du Nord. C’est un tract que personne n’a jamais revendiqué mais que, pourtant, tous les ressortissants du nord ou presque n’ont jamais considéré comme une vulgaire « feuille de propagande politique ». Pou les auteurs de ce brûlot, l’heure a sonné pour que les «
nordistes » fassent bloc autour d’Alassane Ouattara pour qu’il préside, après Houphouët-Boigny aux destinées du pays.

Le second est l’Ivoirité. La vulgarisation de ce concept au plus fort des tensions politiques entre Bédié, ressortissant du sud du pays et Ouattara a été perçue par les populations du nord en général comme un moyen de les exclure de la compétition électorale, au profit des seuls ressortissants du sud. Surtout que leur idole, Alassane Ouattara, qui attribuait ses ennuis judiciaires à sa religion (l’Islam) et à sa région (nord), avait maille à partir avec les autorités ivoiriennes.
E conséquence, de ce qui précède, le pays est divisé. Et à l’issue du second tour de la dernière présidentielle, chacun des deux candidats mobilisent majoritairement dans sa région d’origine. Ouattara au nord-contrôler par le rébellion qui le soutien-où il a réalisé dans les cinq régions de scores soviétiques.
Gbagbo au sud, zone gouvernemental, où il a assis sa relative suprématie. Au-delà de la bataille électorale sur les résultats du scrutin, se pose la difficile question de l’unité nationale dans un pays coupé en deux depuis le 19 septembre 2002. Et dont la réunification a été renvoyée à la saint-glinglin avec la profonde crise politique actuelle.
C’est dans ce contexte où aucun des deux protagonistes ne semblent pas prêt à lâcher le pouvoir qu’Axel Poniastowski, président (Ump) de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, a jeté, le 23 janvier dernier, un pavé dans la mare. En évoquant, comme des Ivoiriens, la « partition de la Côte d’Ivoire » pour départager Gbagbo et Ouattara. Les deux camps
ont vigoureusement rejeté une telle éventualité. Mais le débat est loin d’être évacué. Sur l’unicité et l’invisibilité de ce territoire de 32200km2. Qui est visité par le chant des sirènes de la division et de la balkanisation.
Que le bon sens, logiquement, conseille de refuser d’entendre.

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