Accéder au contenu principal

La rente pétrolière en Afrique

En Afrique sub-saharienne, certains pays produisent et exportent depuis longtemps du pétrole brut : Gabon (1957, qui, du fait de la baisse de sa production, a quitté l’OPEP en 1995), Nigeria (1958, membre influent de l’OPEP, qui en a pris la tête en janvier 2006), Congo Brazzaville (1969), Cameroun (1978), Côte d’Ivoire (1980) et ils ont été rejoints depuis quelques années par des nouveaux venus comme la Guinée équatoriale, le Soudan, le Tchad, São Tomé et Príncipe ou encore la Mauritanie. L’Afrique sub-saharienne, qui produit un peu plus de cinq millions de barils/jour en 2005, pourrait en produire plus de neuf en 2010, dont près de 50 % en provenance du Nigeria.
La géopolitique et l’économie des pays exportateurs de pétrole sont très directement associées à l’argent du pétrole que se partagent tous les acteurs économiques, politiques, administratifs qui participent, directement ou indirectement, à l’exploitation des richesses du sous-sol. La dynamique du partage de la rente est fondée sur trois éléments majeurs : l’importance de la rente et son évolution – l’utilisation de la rente en relation avec le développement économique – et le modèle de gouvernance en place.
 Pour ces pays, les recettes d’exportation des hydrocarbures représentent une partie significative du PIB et des recettes fiscales : plus de 20 % du PIB pour l’Angola, la Guinée équatoriale, le Nigeria, l’Angola, plus de 77 % des recettes fiscales pour ces mêmes pays. L’évolution dans le temps de ces revenus dépend de deux facteurs : le prix du pétrole et les volumes exportés.
 Le niveau des prix est une donnée exogène dont la détermination dépend de la dynamique pétrolière internationale. Le niveau des prix internationaux est très durablement supérieur aux coûts de production du pétrole, laissant aux pays producteurs une fraction du surplus pétrolier.En 2004, le prix de vente du pétrole brut était de l’ordre de 50 dollars par baril pour un coût moyen de production (mondial) de sept dollars. L’ampleur de la rente est cependant soumise à la volatilité des prix. La volatilité de la rente pose donc un problème complexe de gestion de la rente. Il faut rajouter à cela l’effet taux de change : en 2004, de nombreux pays exportateurs d’hydrocarbures, payés en dollars, ont subi une détérioration de leur pouvoir d’achat (à prix constants) du fait de la dépréciation du dollar par rapport à l’euro, monnaie dans laquelle ils effectuent une partie importante de leurs importations.
Le volume de la production et des exportations est une variable beaucoup plus endogène. Il dépend du potentiel intrinsèque des gisements et de la gestion de ces gisements. Il dépend en outre de l’évolution de la demande nationale et des nouvelles découvertes qui peuvent être faites, notamment off-shore. Dans l’Afrique sub-saharienne, l’exploration est en général assurée par des compagnies pétrolières internationales et l’intensité des dépenses d’exploration dépend de l’attractivité géologique, économique et politique du pays. Notons que l’off-shore est aujourd’hui particulièrement attractif car son éloignement des terres réduit en partie le risque politique.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

À qui profite la parité fixe entre le franc cfa et l’euro ?

Quand il s’agit de répondre à cette question, deux écoles se distinguent. La première, minoritaire estime que la parité fixe est avantageuse pour les États de la zone CFA, avec notamment la maîtrise de l’inflation et la stabilité macroéconomique. Certains dissent meme que La volonté de rompre avec ce système relève de raisons plus politiques et symboliques qu’économiques, et qu’ on voit bien qu’aujourd’hui les grandes zones économiques, que ce soit en Asie ou ailleurs en Afrique, recherchent une stabilité de leur monnaie par rapport à celles de leurs principaux partenaires commerciaux. Reste que le bilan de plusieurs décennies de cette parité fixe n’est guère reluisant. La croissance, moteur du développement économique, est limitée (elle sera de 6 % pour l’Afrique de l’Est en 2010-2011, contre 4 % pour la zone CFA), et la grande majorité des pays concernés comptent parmi les plus pauvres du monde. D’où le deuxième courant, issu des milieux intellectuels et économiques africains, qui

portrait:Docteur Samia Shimi

Depuis quelques mois, le docteur Samia Shimi est  médecin généraliste, Ce lundi matin, elle me reçoit , pour une interview sur son métier. Avec le sourire, elle se prête aimablement au petit jeu des questions-réponses de af-media, et revient sur le parcours qu’elle a effectué jusqu’aujourd’hui.     af-media:Quel a été votre cursus scolaire, pour devenir médecin ? - J’ai d’abord obtenu un baccalauréat scientifique au maroc,  BAC D (spécialité Sciences Naturelles), puis je me suis orientée vers des études de médecine. Après huit ans, j’ai obtenu mon diplôme.  af-media:Comment se sont déroulées vos études ? - En plus des cours, nous devions effectuer, à partir de la quatrième année, des stages en milieu hospitalier. Tous les matins et pendant  des mois durant , nous étions donc en immersion dans le milieu professionnel. Les stages se déroulent par cycles de quatre mois et au bout de cette période, nous étions affectés à un autre service, afin de découvrir tous les secteurs de la profes