«M. Gbagbo a quarante huit heures pour quitter le pouvoir. M. Gbagbo partira du pouvoir avant la fin de la semaine». Quand le président français Nicolas Sarkorzy, en plein délire colonial prononçait début décembre ces phrases pour tenter d'intimider le président élu de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, il s'est trouvé beaucoup d'âmes généreuses pour penser qu'il était sérieux.
Mieux, dans le camp de la rébellion, tant à l'intérieur qu'a l'extérieur de la Côte d'Ivoire, on se léchait les babines en croyant sincèrement que le grand méchant blanc ne ferait qu'une bouchée du petit nègre récalcitrant. «L'épervier Ecomog (pour ne pas dire l'armée française) va enlever le poussin Gbagbo», écrivait notamment un confrère proche de la rébellion.
Malheureusement pour tonton Sarko et ses petits nègres de service d'ici et d'ailleurs, le rêve ne se réalise pas encore. Depuis presque deux mois qu'il a prêté serment après sa brillante victoire à la présidentielle, le président Laurent Gbagbo est encore solidement aux commandes du navire ivoire.
Il a formé un gouvernement qui est au travail et chaque semaine les conseils de ministre se succèdent. Chaque jour, dans l'administration publique comme dans le secteur privé les Ivoiriens légalistes sont de plus en plus nombreux à leurs postes de travail et agissent pour la prospérité de leur pays.
A contrario, la rébellion est confinée à des tâches macabres. Assassinats d'agents de forces de l'ordre et d'innocentes personnes, pillages de domiciles, incendie d'édifices publics et privés, agressions physiques et verbales, tout y passe.
Permettant aux ivoiriens et au monde entier de découvrir le vrai visage de ces démocrates d'un nouveau genre qui préfèrent brûler, casser, tuer au lieu de recompter tout simplement les voix.
Devant la débâcle, pris la main dans le sac de la démagogie et de la barbarie, et pour étouffer la contestation qui gronde de plus en plus en Afrique et dans le monde entier, tonton Sarko et son ami Ouattara ont choisi la fuite en avant.
Mais surtout la guerre médiatique comme paravent. Ainsi on annonce dans le désordre la caporalisation de la BCEAO, la suspension de l'exportation du cacao, des sanctions contre les entreprises publiques et privées ivoiriennes coupables, dit-on de collaboration avec l'ennemi commun, le débarquement supposé des troupes de l'Ecomog à Bouaké, et patati et patata.
En fait, une batterie de mesures dont on sait qu'elles n'ont aucune emprise réelle, en tout cas à court et moyen termes sur le fonctionnement de l'Etat ivoirien. En vérité, l'objectif réel de ces effets d'annonce est de ne pas perdre tout de suite la face devant le désaveu de plus en plus visible dont la nébuleuse est l'objet de la part de l'opinion nationale et africaine.
Mais chaque jour la pression se fait plus forte. De nombreux leaders africains parmi les plus influents montent au crénau. Rawlings, M'Béki, Zuma, Kadhafi, Musseveni, Deby, Dos Santos. Tous dénoncent à haute et intelligible voix la guerre coloniale de Tonton Sarko en plein 21e siècle.
Obligeant le petit colon de Neuilly à se ridiculiser, toujours un peu plus. La dernière trouvaille, se faire inviter au prochain sommet de l'UA pour espérer avoir la peau de Gbagbo. Heureusement que, comme toutes les annonces, cette dernière fera flop.
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