Accéder au contenu principal

Cameroun: C&K Mining remporte la licence d’exploitation du diamant de Mobilong à l’Est du pays

L’entreprise coréenne C&K Mining Incorporation a reçu en début de semaine du gouvernement camerounais, la notification officielle de l’acte qui l’habilite à mener des activités d’exploitation du diamant de Mobilong près de Yokadouma à l’Est du pays. Le document remis à l’occasion à Oh Deuk-Gyun, président du conseil d’administration de ladite structure, par Badel Ndanga Ndinga, ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique et en présence du ministre en charge de l’emploi, est le prolongement du décret présidentiel du 16 décembre 2010 portant institution d’un permis d’exploitation minière valable pour le diamant et mines connexes au profit de la société C&K Mining.

C’est le deuxième titre d’exploitation minière jamais remis par le cameroun en 50 ans, mais a fait savoir le ministre de l’industrie, c’est « le tout premier dont la procédure s’est déroulé très rapidement, quatre années seulement, contre huit pour l’octroi du permis d’exploiter le Cobalt de Nkamouna, par Geovic Plc ». Satisfaction de la partie coréenne.

« Nous ferons de notre mieux pour être une entreprise minière modèle ici au Cameroun », a indiqué Oh Deuk-Gyun dans son discours. Le représentant du gouvernement Coréen qui conduisait la délégation, a fait savoir que cette première dans la coopération entre les deux pays, était l’occasion pour le Cameroun, de vivre le sens d’un partenariat vrai et sincère. « Après, il y a de nombreuses autres expérience que nous pouvons apporter au Cameroun, dans les domaines de la production du riz, du maïs et même de l’acier », a indiqué le diplomate coréen.

Un gisement de classe mondiale

La découverte de ce gisement de diamant a été faite par une équipe de géologues dirigés par le professeur Kim Won-Sa, un éminent scientifique coréen de la Chungnam Université, décédé il y a quelques temps. En lui rendant hommage, le représentant du gouvernement coréen, n’a pu se retenir de montrer sa tristesse. « Je le connaissais particulièrement, et il n’est plus là aujourd’hui pour voir ce que ses travaux permettent de réaliser », a-t-il déclaré presqu’en larmes. Les réserves diamantifères ainsi découvertes dans les petites localités de Mobilong et Limokoali sont estimées à près de 5 fois la production annuelle mondiale du moment.

Cette découverte si elle s’avère conforme aux réalités de l’exploitation pourrait faire du Cameroun le premier pays producteur de ce métal précieux. La partie coréenne assure que le projet pourrait permettre de relever le niveau de vie de nombreuses populations proches des zones d’exploitation. « La politique de C&K Mining est basée sur la confiance en les hommes et la meilleur manière de renforcer cette confiance est selon nous de leur transmettre tout le savoir.

Nous contribuerons à la création des emplois en recrutant autant de camerounais que possible, nous leurs donnerons une formation et leur apprendrons à utiliser les outillages de ce secteur d’activité. Aussi nous envisageons la construction d’une usine primaire de polissage du Diamant afin de développer l’industrie diamantifère au Cameroun », a assuré Oh Deuk Gyun, le patron de C&K Mining. Des analyses laissent pourtant penser que l’économie camerounaise ne tirera pas plein profit de cet accord. Avec seulement 35% des part d’action dans l’entreprise C&K Mining, la marge de contrôle reste faible. D’un autre côté, le Cameroun aura une faible maîtrise sur l’ensemble des opérations de commercialisation de son diamant, du moins dans les circuits officiels.

Maitriser les risques de perturbations socio-économiques
Le pays au contraire de son partenaire coréen, n’a pas encore réussi à intégrer le processus de Kimberley. Le processus de Kimberley est une initiative commune regroupant des gouvernements, le Conseil mondial du diamant et des ONG afin de mettre un terme au commerce des diamants des conflits, des diamants bruts utilisés par les mouvements rebelles pour financer la lutte armée contre des gouvernements légitimes. Le système de certification de ce cadre impose à ses membres de nombreuses conditions afin de pouvoir certifier que les échanges de diamants bruts ne servent pas à financer de conflits armés. Les autorités camerounaises avaient déclaré avoir entamé la procédure d’intégration du processus.

« Le Cameroun est effectivement engagé au processus de Kimberley. Le dossier se trouve à Anvers en Belgique, le siège de cette institution » avait affirmé le ministre Ndanga Ndinga des mines, dans le cadre d’une interview. Pour l’heure, le gouvernement n’a pas encore expliqué comment il tirera le meilleur avantage de cette exploitation pour le bien de l’économie camerounaise. L’autre inquiétude est celle concernant l’impact de cette activité sur les populations riveraines. Le coût écologique et économique de cette activité, n’a pas été clairement expliqué. Répondant à une question posée sur le sujet, le Ministre Ndanga Ndinga des mines, a fait savoir que le code minier apportait des réponses à toutes ces préoccupations.

Or il n’apparait nulle part dans le code minier, la protection des populations contre une inflation locale. A Doba au Tchad d’où est pompé le pétrole du pipeline Tchad-Cameroun, les populations ont souffert sérieusement de l’augmentation des prix, en raison de la proximité à une zone d’exploitation minière. La zone de Mobilong est vraiment reculée et les populations extrêmement démunis. Une brusque variation des habitudes économiques risquerait de perturber l’équilibre socio économique des populations locales, du moins pour les débuts. Les premiers diamants sont attendus dans deux ans et la grosse production deux années plus tard. La valeur globale du gisement se chiffre à six millions de carats.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

À qui profite la parité fixe entre le franc cfa et l’euro ?

Quand il s’agit de répondre à cette question, deux écoles se distinguent. La première, minoritaire estime que la parité fixe est avantageuse pour les États de la zone CFA, avec notamment la maîtrise de l’inflation et la stabilité macroéconomique. Certains dissent meme que La volonté de rompre avec ce système relève de raisons plus politiques et symboliques qu’économiques, et qu’ on voit bien qu’aujourd’hui les grandes zones économiques, que ce soit en Asie ou ailleurs en Afrique, recherchent une stabilité de leur monnaie par rapport à celles de leurs principaux partenaires commerciaux. Reste que le bilan de plusieurs décennies de cette parité fixe n’est guère reluisant. La croissance, moteur du développement économique, est limitée (elle sera de 6 % pour l’Afrique de l’Est en 2010-2011, contre 4 % pour la zone CFA), et la grande majorité des pays concernés comptent parmi les plus pauvres du monde. D’où le deuxième courant, issu des milieux intellectuels et économiques africains, qui

portrait:Docteur Samia Shimi

Depuis quelques mois, le docteur Samia Shimi est  médecin généraliste, Ce lundi matin, elle me reçoit , pour une interview sur son métier. Avec le sourire, elle se prête aimablement au petit jeu des questions-réponses de af-media, et revient sur le parcours qu’elle a effectué jusqu’aujourd’hui.     af-media:Quel a été votre cursus scolaire, pour devenir médecin ? - J’ai d’abord obtenu un baccalauréat scientifique au maroc,  BAC D (spécialité Sciences Naturelles), puis je me suis orientée vers des études de médecine. Après huit ans, j’ai obtenu mon diplôme.  af-media:Comment se sont déroulées vos études ? - En plus des cours, nous devions effectuer, à partir de la quatrième année, des stages en milieu hospitalier. Tous les matins et pendant  des mois durant , nous étions donc en immersion dans le milieu professionnel. Les stages se déroulent par cycles de quatre mois et au bout de cette période, nous étions affectés à un autre service, afin de découvrir tous les secteurs de la profes