Quinze ans après la catastrophe du lac Nyos, la Communauté Scientifique Nationale et Internationale continue de surveiller le lac et ses émanations de gaz, un projet de recherche scientifique et technique couplé à un programme de formation pour les chercheurs camerounais a été lancé de jour à Yaoundé.
Financé par le gouvernement japonais, ce programme étalé sur cinq ans devrait permettre de mieux comprendre l’environnement géologique des lac Nyos et Monoun pour mieux prévenir d’éventuelles catastrophes tout en atténuant leurs conséquences.
Le dispositif actuel est fait d‘un jet d'eau, composé à 90% de gaz carbonique et à 10% d'eau, change de direction selon le vent. Il est craché par une colonne installée au centre du lac, ancrée dans les eaux profondes (210 mètres). C'est un système équipé d'une pompe et d'un tube, qui permet de libérer le gaz comme dans une bouteille d'eau gazeuse que l'on ouvre. Une plate-forme de contrôle flotte comme un radeau. Des scientifiques belges, allemands, japonais, américains, camerounais, travaillent sur ces opérations, essentiellement financées par les Etats-Unis et surveillées par les satellites Inmarsat et Argos.
Cette tragédie du 21 août 1986 est encore vivace dans cette région. Cette année-là, en plein mois d'août et pendant la saison pluvieuse, le Cameroun a vécu une énorme catastrophe. En quelques minutes, plus de 1700 personnes vivant près du lac Nyos ont péri asphyxiées, la plupart piégées dans leur sommeil. Un nuage toxique a tué toute forme de vie dans la vallée, anéantissant tout sur son passage dans un rayon de 20 km. Le bétail est mort par dizaines de milliers. L'Afrique venait de connaître l'une de ses plus grandes catastrophes naturelles.
Deux ans auparavant, un autre lac, le lac Monoun, situé lui aussi en pays bamiléké, près de la frontière du Nigeria, en plein massif volcanique, avait laissé échapper, au mois d'août également, ses vapeurs mortelles. Les émanations de CO2, un gaz plus lourd que l'air, avaient provoqué la mort de 37 personnes dans le village de Njindoun.
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