Accéder au contenu principal

Afrique:La vulnérabilité pétrolière des pays importateurs de pétrole

On peut mesurer de façon précise la vulnérabilité pétrolière d’un pays importateur par un ratio qui tient compte du poids des importations pétrolières dans le PIB, de la part de ces importations dans la consommation pétrolière totale et enfin de la part du pétrole dans la consommation énergétique totale. La facture pétrolière, c’est une facture à régler en devises pour l’importation de produits essentiels dans des pays où les finances publiques ne sont pas particulièrement florissantes. La hausse soudaine des prix, leur volatilité et leur non-prédictibilité constituent un cauchemar pour les ministres des Finances.
Une hausse du prix du pétrole a des conséquences macro-économiques négatives qui touchent plus particulièrement les pays les plus pauvres. En 2005, le Zimbabwe a mis aux enchères le peu de devises qu’il possédait pour un montant qui était vingt fois inférieur aux achats nécessaires de produits pétroliers. La hausse des prix touche les pays les plus pauvres et, dans ces pays, elle touche les catégories les plus défavorisées, parmi celles qui ont accès aux énergies modernes : gazole pour les transports, butane pour la cuisson, fioul pour la production d’électricité. Dans certaines régions, les groupes électrogènes de production d’électricité s’arrêtent du fait de la pénurie de gazole ou du fait de son prix. Le secteur des transports est particulièrement touché. Des fonds de compensation peuvent être mis en place mais ils sont très coûteux pour les finances publiques et une grande partie des subventions profite aux catégories sociales fortes consommatrices d’énergie, c’est-à-dire les plus riches.
La hausse du prix du pétrole, dont on peut penser qu’elle n’est pas conjoncturelle mais profondément structurelle, devrait déclencher des actions vigoureuses de politique énergétique. La décomposition du ratio de dépendance cité plus haut montre les principaux leviers d’action que l’on se bornera à énumérer : accroissement de l’efficacité énergétique – diversification du bilan énergétique par le développement d’énergies de substitution – encouragement à l’exploration pétrolière et gazière sur le territoire national – mesures spéciales pour favoriser l’accès des plus pauvres aux sources modernes d’énergie.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

À qui profite la parité fixe entre le franc cfa et l’euro ?

Quand il s’agit de répondre à cette question, deux écoles se distinguent. La première, minoritaire estime que la parité fixe est avantageuse pour les États de la zone CFA, avec notamment la maîtrise de l’inflation et la stabilité macroéconomique. Certains dissent meme que La volonté de rompre avec ce système relève de raisons plus politiques et symboliques qu’économiques, et qu’ on voit bien qu’aujourd’hui les grandes zones économiques, que ce soit en Asie ou ailleurs en Afrique, recherchent une stabilité de leur monnaie par rapport à celles de leurs principaux partenaires commerciaux. Reste que le bilan de plusieurs décennies de cette parité fixe n’est guère reluisant. La croissance, moteur du développement économique, est limitée (elle sera de 6 % pour l’Afrique de l’Est en 2010-2011, contre 4 % pour la zone CFA), et la grande majorité des pays concernés comptent parmi les plus pauvres du monde. D’où le deuxième courant, issu des milieux intellectuels et économiques africains, qui

portrait:Docteur Samia Shimi

Depuis quelques mois, le docteur Samia Shimi est  médecin généraliste, Ce lundi matin, elle me reçoit , pour une interview sur son métier. Avec le sourire, elle se prête aimablement au petit jeu des questions-réponses de af-media, et revient sur le parcours qu’elle a effectué jusqu’aujourd’hui.     af-media:Quel a été votre cursus scolaire, pour devenir médecin ? - J’ai d’abord obtenu un baccalauréat scientifique au maroc,  BAC D (spécialité Sciences Naturelles), puis je me suis orientée vers des études de médecine. Après huit ans, j’ai obtenu mon diplôme.  af-media:Comment se sont déroulées vos études ? - En plus des cours, nous devions effectuer, à partir de la quatrième année, des stages en milieu hospitalier. Tous les matins et pendant  des mois durant , nous étions donc en immersion dans le milieu professionnel. Les stages se déroulent par cycles de quatre mois et au bout de cette période, nous étions affectés à un autre service, afin de découvrir tous les secteurs de la profes