Jeudi dernier, le ministère public a présenté un nouveau témoin, Peter Akumchi Awa, Trésorier payeur général de Douala à l’époque des faits.
Trois pour le prix d’un. C’est ainsi que le ministère public a procédé jeudi dernier, au cours de la dernière audience dans l’affaire Titus Edzoa et co-accusés, en présentant trois de ses 23 témoins, en remplacement de son premier témoin, absent pour cause de maladie. Des trois témoins, le premier, et d’ailleurs le seul à être entendu, est Peter Akumchi Awa, Trésorier payeur général à l’époque des faits. La défense s’est au départ opposée à l’audition des trois nouveaux témoins, se plaignant de ne pas avoir été informée au préalable de leur identité par le ministère public. Une objection rejetée par la présidente du tribunal. « L’ordre indiqué sur la liste des témoins, que ce soit de la défense ou du ministère public, est purement indicatif. » Après cette courte interruption des avocats de la défense, le procureur est passé à l’interrogatoire de son témoin.
Durant ledit interrogatoire, on apprend que le Trésorier payeur général de Douala a été convoqué à la présidence de la République en mai 1995 par Titus Edzoa, à l’époque Secrétaire général de la présidence de la République, pour parler du financement du Comité de pilotage et du suivi des projets routiers Yaoundé-Kribi-Ayos-Bonis (Copisur). Ledit Copisur, avec comme président, Michel Thierry Atangana, et Isaac Njimoun parmi ses membres, est accusé du détournement d’une taxe spéciale sur les produits pétroliers s’élevant à plus d’un milliard F. « Une fois à Douala après cette rencontre, avez-vous constaté que la taxe sur les produits pétroliers n’avait pas été reversée à vos services ? », a demandé le procureur. « Cette taxe ne relève pas d’un compte budgétaire, ni même d’un compte hors budget. Par conséquent, le Trésor n’a pas autorisé le prélèvement d’une telle somme », a répondu le témoin.
Pendant le contre-interrogatoire, la défense a tenté de démontrer, à travers deux correspondances, que Titus Edzoa et co-accusés n’ont pas procédé à des décaissements illégaux dans le cadre du projet Copisur. Selon l’un des avocats de la défense, « le 6 juin 1995, vous avez reçu une lettre de sociétés pétrolières voulant s’assurer que le décaissement était bien valable. Le 12 juin, vous avez répondu à cette correspondance, et le 22 juin, le virement a été fait par les sociétés pétrolières. De plus, un document l’attestant a été visé, donc approuvé du témoin. » Le témoin explique que : « Le ministre des Finances de l’époque avait interdit tout décaissement pour le Copisur. » « Mais vous n’avez aucune preuve que le Copisur a continué de percevoir une taxe sur les produits pétroliers malgré cette interdiction », a affirmé la défense. A la demande du Ministère public, l’audience a été suspendue par la présidente du Tribunal. La suite de l’audition des témoins est fixée au 3 février prochain.
Commentaires
Enregistrer un commentaire