Alassane Ouattara, proclamé vainqueur de la présidentielle ivoirienne par la Commission électorale indépendante (CEI), n’envisage pas de s’intaller à Yamoussoukro, la capitale administrative de la Côte d’Ivoire, contrairement à ce qu’il avait assuré durant la campagne électorale, parce que ‘cela consacrerait la partition du pays entre le Nord et le Sud’, a déclaré jeudi au cours d’un débat au Parlement européen à Bruxelles, le secrétaire général du Parti démocratique de Côte d’Ivoire et porte-parole du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la Paix (RDHP), Alphonse Djédjé Mady.
Sans Avant la crise post-électorale que traverse le pays, Alassane Ouattara avait en effet l’intention d’installer la présidence à Yamoussoukro, la capitale administative de la Côte d’Ivoire, Abidjan demeurant la capitale économique.
Répondant aux questions des euro-députés, M. Djédjé Mady a retracé toute l’historique de la crise post-électorale, accusant le président sortant Laurent Gbagbo qui revendique la victoire du scrutin présidentiel de ne pas avoir respecté l’accord conclu en 2005 à Ouagadougou (Burkina Faso) par les trois principaux leaders ivoiriens, Konan Bédié, Alassane Ouattara et lui-même. Selon cet accord, le vainqueur de l’élection présidentielle devait former un gouvernement d’union nationale et les vaincus, accepter les résultats du scrutin.
Le porte-parole des Houphouetistes a demandé à l’Union européenne de rester ferme à l’égard de Laurent Gbagbo, tout en félicitant les Européens pour les sanctions prises contre le candidat battu et qui veut se maintenir au pouvoir par la force grâce à l’appui de l’armée.
En revanche, il a déploré que le front de l’Union africaine (UA) qui était ferme au lendemain de la proclamation des résultats du scrutin contre Laurent Gbagbo, se soit fissuré laissant apparaître deux blocs, l’un en faveur de candidat battu mené par l’Angola et l’Afrique du Sud et l’autre exigeant son départ du pouvoir.
Le porte-parole du RHDP a accusé l’Angola de fournir d’importantes quantités d’armes à Laurent Gbagbo qui renforce ainsi ses capacités militaires pour se maintenir au pouvoir par la force.
Il s’est montré sceptique quant au succès de la mission de conciliation confiée par l’UA à un panel de 5 chefs d’Etat africains. D’ores et déjà, les partisans de Laurent Gbagbo contestent la présence au sein du panel du président BlaiseCompaoré du Burkina Faso, a -t-il fait observer.
‘Laurent Ggagbo a commis un véritable hold-up en s’accaparant la succursale de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Abidjan, ainsi que d’autres établissements bancaires du pays. Les fonds ainsi confisqués servent à payer les militaires et des mercenaires recrutés notamment au Liberia’, a encore dit M. Djédjé Mady.
S’adressant à la délégation ivoirienne, Christian Preda, chef de la mission d’observation électorale de l’UE en Côte d’Ivoire, a exclu l’hypothèse de toute participation de l’UE à une opération militaire conduite par l’ECOMOG (Force militaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou par l’ONU, visant à enlever par la force Laurent Gbagbo.
Alphonse Djédjé Mady a toutefois insisté pour plaider le droit à l’ingérence humanitaire, appelant à une opération militaire de la communauté internationale contre Laurent Gbagbo.
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