Le château de Hardricourt (Yvelines), ancienne propriété de Jean-Bedel Bokassa, empereur déchu de Centrafrique mort en 1996, a été acheté mercredi 915.000 euros par un particulier au cours d'une vente aux enchères à Versailles, a constaté une journaliste de l'AFP. Avec une mise à prix fixée à 735.000 euros, les enchères, qui ont mis en concurrence trois acquéreurs potentiels, ont été remportées par un particulier qui souhaite faire du château "un usage personnel pour lui et sa famille", a précisé l'avocate de l'acheteur, Me Virginie Desport-Auvray, qui n'a pas souhaité dévoiler l'identité de son client.
L'annonce légale parue en décembre sur des sites spécialisés précisait que la vente comprenait un "château d'une superficie habitable de 547,78 m2, une maison de gardien (95,49 m2), un vaste parc arboré et un double garage". Cette vente aux enchères sur licitation (en vue du partage d'une indivision) était organisée à la suite d'un jugement du tribunal de grande instance de Versailles.
Le fils de Bokassa contre la vente
L'ex-empereur Bokassa s'était installé en décembre 1983 à Hardricourt, l'une de ses propriétés en France, après un exil de quatre ans en Côte d'Ivoire à la suite de sa déposition le 21 septembre 1979 par des parachutistes français. Celle-ci avait été précipitée par le massacre présumé d'une centaine d'écoliers par sa garde personnelle lors de troubles à Bangui.
L'un des fils de Jean-Bedel Bokassa, Georges, ancien ministre de la Défense de son père (1975-1976), a supplié le président Nicolas Sarkozy d'intervenir pour éviter ce qu'il estime être une spoliation de l'héritage de sa famille.
Présent lors de la vente aux enchères, il a déclaré qu'il avait reçu une "lettre tardive de la présidence de la République" l'invitant à contacter "la chancellerie", tandis qu'il s'apprêtait à "voir un avocat pour empêcher cette vente". La vente sera définitive après un délai de surenchère de dix jours.
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