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L'économie tunisienne affectée par les événements politiques


Les événements que vit actuellement la Tunisie n'avantagent personne. Autant la chute de l'économie peut être brutale et rapide, autant la reprise risque d'être difficile et longue. Presque un mois après le déclenchement de la révolte populaire qui a conduit à la chute de l'ancien régime, divers secteurs économiques ont été profondément affectés. En effet, la crise tunisienne commence à avoir des répercussions réelles sur la situation socio-économique du pays. Les dernières statistiques relatives aux diverses pertes causées par cette révolte donnent le tournis.
Le ministre de l'Intérieur, Ahmed Friaa, avait annoncé, récemment, que les récentes violences avaient coûté 1,6 milliard d'euros de pertes (environ 4% du PIB) à une économie tunisienne auparavant florissante, qui a bénéficié d'une croissance annuelle de près de 5% par an depuis plus de dix ans, sans toutefois empêcher un chômage important, un des facteurs clés de la chute du régime.
Selon les comptes rendus de la presse tunisienne, 43 agences bancaires ont été détruites, 66 espaces commerciaux saccagés, 11 établissements industriels rasés. La plupart des commerces et des banques ont fermé durant plusieurs jours à Tunis.
L'activité touristique lourdement affectée
Le tourisme, l'une des principales sources de revenus de ce petit pays du Maghreb, demeure, à présent, la principale victime de la révolte du jasmin. En effet, de nombreux responsables tunisiens s'inquiètent des retombées de ces violentes émeutes sur l'image du pays, ainsi que des pertes sèches sur l'activité touristique. D'autant qu'il s'agit d'un secteur qui emploie directement et indirectement près de 400 000 personnes et représente 8% du produit intérieur brut (PIB).
Premier pourvoyeur de devises, l'industrie touristique couvre 60% du déficit de la balance commerciale. Toujours à propos du tourisme, même si elle est réputée pour ses belles stations balnéaires et ses sites touristiques, la Tunisie s'est vidée, depuis le déclenchement de la révolte, de ses touristes.
La station balnéaire de Hammamet, à titre d'exemple, a été touchée par les pillages, un poste de police, une permanence du RCD, le parti au pouvoir, ainsi que des résidences cossues ont été détruits. L'annonce de pillages à Hammamet a suscité une certaine inquiétude parmi les nombreux touristes, notamment les voyagistes européens.
Mais les responsables restent optimistes, croyant en leur retour rapide. Car la révolution tunisienne, même si elle a généré «une baisse nette» d'arrivées de touristes, sera «bénéfique» à long terme pour le tourisme du pays.
Selon l'ambassadeur de Tunisie en Espagne, Mohamed Ridha Kechrid, une fois que des élections démocratiques auront été organisées, «la Tunisie sera encore plus belle, plus crédible , et cette opération de changement sera bénéfique
pour le tourisme tunisien et pour l'économie».
Chute de la Bourse tunisienne de plus de 6%
Longtemps réputée pour avoir plusieurs agrégats économiques positifs, l'économie tunisienne a baissé avec la chute du régime de Ben Ali. Aucun secteur n'y a échappé. En effet, l'éclatement de la révolte sociale en Tunisie surprend certains observateurs, tant elle a souvent été citée en exemple par les organismes internationaux en matière de développement socioéconomique.
Exemple : la Bourse tunisienne. En effet, celle-ci, qualifiée par les experts comme l'un des thermomètres de l'économie du pays, a enregistré en deux jours une baisse de 6,3%. «La Bourse n'aime pas les incidents, la chute est toujours brutale dès qu'il y a une actualité défavorable.
Cela a été observé le 11 septembre 2001 ou encore en octobre 2008 au déclenchement de la crise financière», analyse un intermédiaire boursier interrogé par Business News. A ce rythme, c'est un krach boursier que la Tunisie risquera avec tout ce que cela implique comme répercussions négatives réelles sur l'ensemble de l'économie.
Chute du clan Ben Ali-Trabelsi:fin de protectorat pour les entreprises étrangères ?La situation d'instabilité que traverse actuellement notre voisin de l'Est inquiète également les milieux d'affaires étrangers notamment français. En effet, ces derniers se retrouvent brusquement plongés dans les affres de l'incertitude depuis la révolution du jasmin.
Quelque 1 250 filiales d'entreprises françaises sont physiquement présentes dans ce pays, employant plus de 110 000 personnes. La présence française est notable dans l'industrie, la manufacture ou la confection, les services (tourisme, banque, grande distribution, centres d'appel, sociétés de services informatiques, télécoms, etc.), mais aussi dans l'aéronautique avec Zodiac ou Airbus.
La presse tunisienne indique que, dans les heures troubles de l'insurrection, les entreprises françaises, leurs filiales ou partenaires locaux ont connu des fortunes diverses, et tous s'interrogent désormais sur l'avenir. Les actes de saccages et de pillage ont également touché les succursales étrangères établies en Tunisie, selon les mêmes sources.
La moitié d'entre elles ont été endommagées et ne sont plus opérationnelles.Par ailleurs, l'autre grand problème auquel font face les hommes d'affaires étrangers installés en Tunisie a trait à l'avenir incertain des différentes actions détenues par le clan Ben Ali. En d'autres termes, qu'adviendra-t-il de l'empire économique tentaculaire bâti par l'ex-président Ben Ali et son épouse ?
A qui reviendront les multiples participations du clan ? Cette période de flottement pourrait «poser un problème pour certains» de leurs partenaires français, selon la présidente du Medef, Laurence Parisot.«Le nouveau régime pourrait aussi prendre des mesures totalement nouvelles en termes de fiscalité ou d'accueil des étrangers et les entreprises, notamment françaises, n'aiment pas cette idée», relève également un expert interrogé par l'AFP.
Après vingt-trois ans de règne sans partage, l'ex-président Ben Ali et ses proches avaient réussi à s'approprier pour leur propre compte une très large partie de l'économie de la Tunisie.
Au-delà des conséquences politiques, le départ de ce clan fait peser de lourdes incertitudes sur l'avenir de toutes ces entreprises, souvent alliées à des entreprises étrangères.

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