Grâce à une légère hausse de la production nationale de pétrole en 2007 et surtout à la flambée du cours du baril du pétrole brut sur le marché mondial – qui se situe aujourd’hui autour de 100 dollars US – la Snh est classée meilleure entreprise camerounaise . Deux autres entreprises du secteur des hydrocarbures (Sonara et Cotco) occupent respectivement la deuxième et la troisième place.
Aussi curieux que cela puisse paraître, cette embellie record du cours du baril n’a eu aucun effet concret sur le quotidien du consommateur ordinaire au Cameroun. Les prix au détail des produits pétroliers et du gaz à usage domestique connaissent depuis 12 ans une augmentation exponentielle. (Cf : entre 1995 et 2007 le litre de super à la pompe a augmenté de 32%, 29% pour le litre de gasoil et 46% pour le litre de kérosène, la bombonne de gaz de 12,5 kg est passée de 3800 Fcfa en 1998 à 6000 Fcfa en 2007, soit une augmentation de 58%). A titre de comparaison, l’essence coûte plus cher à Douala qu’à Cotonou au Bénin, pays non producteur d’or noir. C’est donc en toute logique que les consommateurs ont le sentiment de ne pas bénéficier des dividendes d’une ressource naturelle dont ils sont pourtant les légitimes propriétaires.
D’après plusieurs sources, les réserves pétrolières camerounaises sont aujourd’hui estimées à 700 millions de barils. Mais, selon la Snh, suite à l’épuisement des champs pétroliers, la production nationale serait en chute libre ; elle aurait baissé de moitié depuis 20 ans. De 39,4 millions de barils en 2004, elle est passée à 30 millions de barils en 2005, puis à 23,9 millions de barils en 2006 ; soit une baisse de 6,1% entre 2005 et 2006. Avec une production moyenne de 100.000 barils/jour, le Cameroun est désormais un petit producteur de pétrole après avoir occupé le peloton de tête des pays producteurs d’or noir en Afrique.
Même le Tchad est passé devant nous, avec 225.000 barils/jour au tout début de l’exploitation à Doba et de Sedigui (les deux sites de production tchadiens). Certains observateurs pensent que les arguments tels que la mauvaise qualité et la décote du pétrole brut camerounais par rapport au brut de référence sur le marché de l’énergie, ou encore l’épuisement des champs pétroliers, ne suffisent pas à expliquer la baisse actuelle de la production nationale.
Cette baisse contraste curieusement avec la hausse vertigineuse de la production des pays voisins comme la Guinée équatoriale ou le Nigeria. La production du Nigeria par exemple augmente de 3% chaque année, alors que la grande majorité des gisements qu’exploite ce pays se trouvent dans le bassin du delta du Niger, une zone de 75000 Km2 qui se prolonge jusqu’au Cameroun et en Guinée équatoriale
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