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Cote d'ivoire : Pourquoi le Ghana et le Burkina seront absents

Le Ghana a annoncé qu'il n'enverra pas d'hommes en Côte d'Ivoire dans le cadre d'une éventuelle intervention militaire de l'Ecomog. A l'évidence, le Burkina devrait être également absent.
Le Ghana n'enverra pas de troupe en Côte d'Ivoire dans le cadre d'une intervention militaire de l'Ecomog. L'annonce a été faite, le jeudi 30 décembre dernier, par son ministre de la Défense, le gal Joseph Henry Smith. Le responsable militaire a soutenu que son pays ne disposait pas de suffisamment de troupes pour en déployer partout dans le monde. « Nous sommes déjà dispersés depuis que nous avons envoyé des troupes au Liban, en République démocratique du Congo et même en Côte d'Ivoire (plus de 500 militaires dont 7 détachés auprès de l'Onuci, ndlr), au point qu'il ne sera pas possible d'envoyer des forces chez notre voisin de nouveau », s'est-il exprimé dans son intervention au lendemain d'une réunion à Abuja des responsables militaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Pourquoi un tel empressement ? C'est la preuve manifeste que le Ghana avait arrêté, de longue date, sa position sur la question. La décision des autorités ghanéennes est loin d'être surprenante. Il est de notoriété que Laurent Gbagbo et John Atta Mills sont amis. Le chef d'Etat ivoirien d'alors et l'homme fort du Ghana se sont rendus réciproquement visites. De source crédible, l'amitié des deux hommes viendrait de Djédjé Benjamin, chargé de mission à la présidence sous le prédécesseur d'Alassane Ouattara. Le sieur Djédjé, qui est par ailleurs le cousin de l'époux de Simone et de Nady, serait un ami intime du président ghanéen. Et, toujours selon notre source, ce dernier se rendait régulièrement à Abidjan avant son élection en tant que président. A la faveur de la campagne présidentielle au pays des Black stars, le cousin de Laurent Gbagbo a fait plusieurs voyages en terre ghanéenne pour soutenir son ami. Cette présence impliquait-elle un soutien financier ? Rien n'est moins sûr. En tout cas, cela expliquerait, en partie, la position de John Atta Mills qui refuse de lâcher un copain et son clan quoique assassin de la démocratie.
 En sus, l'épisode des représailles contre la communauté ghanéenne suite au match Asec-Kotoko est encore vivace dans les esprits. Au terme d'une rencontre de football en 1993, les supporters ivoiriens ont été victimes d'agressions au Ghana. Ce qui a entraîné une sorte de chasse aux Ghanéens dans pratiquement toute la Côte d'Ivoire. John Atta Mills est soucieux que ses compatriotes ne connaissent le même sort au cas où son armée s'engage aux côtés de la force de la Cedeao. Les menaces, à peine voilées, du camp-Gbagbo de s'en prendre aux ressortissants des pays qui soutiendraient une action de l'Ecomog ont été prises très au sérieux du côté d'Accra. L'ami de Djédjé Benjamin exprime cette inquiétude à demi-mot dans une récente intervention. « Mon vœu est de protéger l'intégrité territoriale et la vie des Ghanéens. Il y a plus d'un million de Ghanéens en Côte d'Ivoire », a-t-il justifié sa position.
Même si le Burkina Faso ne s'est pas prononcé jusque-là, tout porte à croire qu'il sera absent de l'Ecomog. La principale raison : la sécurité de ses ressortissants. Le pays de Blaise Compaoré a le plus grand nombre d'étrangers en Côte d'Ivoire avec quelque 3,5 millions d'individus. A cela s'ajoute la sempiternelle suspicion qui a plané sur le pays des hommes intègres tout le long de la crise. En effet, le pays a été accusé d'avoir attaqué la Côte d'Ivoire. Blaise Compaoré étant désigné comme le « principal soutien » de l'ex-rébellion. Si tout est (presque) rentré dans l'ordre avec le rôle de Facilitateur que ce dernier a joué pour la résolution de la crise, le « beau Blaise » ne compte rien faire pour donner de l'eau au moulin de ses détracteurs d'hier. Et puis, soutenir une action militaire ne serait-ce pas emprunter un virage à 180° pour celui qui a œuvré, trois ans durant, pour une issue pacifique de la crise ? A l'évidence, pour préserver la sécurité de leurs ressortissants, d'autres pays voisins comme le Mali et la Guinée devraient s'abstenir d'accompagner l'Ecomog. Et, le Nigeria sera, comme il fallait s'y attendre, le noyau dur de la force qui devrait venir déloger Laurent Gbagbo si son entêtement perdure.
Le Botswana a démenti lundi la possibilité d'envoyer de troupes pour appuyer la mission de maintien de la paix de l'ONU en Côte d'Ivoire.
 Le ministre botswanais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Phandu Skelemani, cité par l'agence de presse officielle botswanaise BOPA, a dit que le Botswana ne pouvait pas se permettre d'envoyer de troupes en Côte d'Ivoire, en raison du manque de personnel.
Le Conseil de sécurité de l'ONU accepte d'envoyer entre 1.000 et 2.000 casques bleus supplémentaires en Côte d'Ivoire pour assurer sa mission de maintien de la paix.
Le Botswana a reconnu Alassana Ouattara comme président élu de la Côte d'Ivoire, suite à la dernière élection présidentielle.Le Botswana a participé à plusieurs missions de maintien de la paix de l'ONU, dont celles au Burundi, au Soudan, au Mozambique, au Lesotho et en Somalie


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